Plasticité cérébrale dans la douleur chronique. Pr Pierre Rainville. Congrès International Hypnose et Douleur
Dr Pierre Rainville, Professeur, Département de stomatologie, Faculté de médecine dentaire, Université de Montréal et Directeur du laboratoire de recherche en neuropsychologie de la douleur du Centre de recherche de l’institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM – Québec)
Congrès International Hypnose et Douleur.
La douleur chronique est de plus en plus reconnue comme une maladie du système nerveux central qui reflète l’activation de mécanismes de plasticité maladaptative des circuits neuraux impliqués dans la nociception.
La compréhension des mécanismes fondamentaux en jeu s’appuie largement sur des recherches animales corroborées récemment par des études de neuroimagerie cérébrale. Ces dernières montrent un amincissement du manteau cortical et une diminution de la densité de matière grise chez des patients souffrant de douleur chronique par rapport à des sujets témoins.
Ces différences sont observées, en partie, dans des régions différentes selon que les patients souffrent de douleur lombaire, fibromyalgie, céphalées de tension, ou du syndrome du colon irritable.
Ces différences pourraient refléter (1) des différences individuelles a priori constituant des facteurs de vulnérabilité de développement d’une douleur chronique ou (2) des modifications induites par la douleur persistante qui pourraient contribuer, par rétroaction positive, à la chronicisation en diminuant l’efficacité des mécanismes d’autorégulation de la douleur.
Récemment, il a été démontré que les différences associées à la douleur lombaire sont réversibles suite à une intervention efficace pour soulager la douleur, ce qui suggère que les différences morphométriques observées soient, au moins dans ce cas, une conséquence de la douleur plutôt qu’un facteur de vulnérabilité. La localisation des différences morphométriques cérébrales pourrait également expliquer l’interaction entre la douleur et différents facteurs psychologiques associés à la douleur persistante.
Enfin, ces études pourraient contribuer à renforcer le modèle biopsychosocial en démontrant des modifications neurobiologiques induites par des interventions psycho-sociales bénéfiques.
Congrès International Hypnose et Douleur.
La douleur chronique est de plus en plus reconnue comme une maladie du système nerveux central qui reflète l’activation de mécanismes de plasticité maladaptative des circuits neuraux impliqués dans la nociception.
La compréhension des mécanismes fondamentaux en jeu s’appuie largement sur des recherches animales corroborées récemment par des études de neuroimagerie cérébrale. Ces dernières montrent un amincissement du manteau cortical et une diminution de la densité de matière grise chez des patients souffrant de douleur chronique par rapport à des sujets témoins.
Ces différences sont observées, en partie, dans des régions différentes selon que les patients souffrent de douleur lombaire, fibromyalgie, céphalées de tension, ou du syndrome du colon irritable.
Ces différences pourraient refléter (1) des différences individuelles a priori constituant des facteurs de vulnérabilité de développement d’une douleur chronique ou (2) des modifications induites par la douleur persistante qui pourraient contribuer, par rétroaction positive, à la chronicisation en diminuant l’efficacité des mécanismes d’autorégulation de la douleur.
Récemment, il a été démontré que les différences associées à la douleur lombaire sont réversibles suite à une intervention efficace pour soulager la douleur, ce qui suggère que les différences morphométriques observées soient, au moins dans ce cas, une conséquence de la douleur plutôt qu’un facteur de vulnérabilité. La localisation des différences morphométriques cérébrales pourrait également expliquer l’interaction entre la douleur et différents facteurs psychologiques associés à la douleur persistante.
Enfin, ces études pourraient contribuer à renforcer le modèle biopsychosocial en démontrant des modifications neurobiologiques induites par des interventions psycho-sociales bénéfiques.
Entrance, en transe dans la machine. Dr Laurent Collombier. Congrès International Hypnose et Douleur
La Médecine Nucléaire, en particulier le TEP (tomographie d’émission de positon) cérébral, méthode d’imagerie métabolique est utilisée en hypnose pour identifier les structures cérébrales activées ou inhibées, à l’état basal ou suite à des suggestions ou stimuli divers. Mais à contrario l’hypnose n’est pas ou peu utilisée en médecine nucléaire pour le confort des patients.
Les examens d’imagerie métabolique sont réalisés en plusieurs temps. La durée de séjour du patient dans le service est de 2 à 3 heures, précédés et suivis d’une consultation médicale. Or une enquête réalisée (en cours) auprès de 480 patients venant dans notre service pour la réalisation d’un TEP révèle que 30 % d’entre eux ont des douleurs: 20 % sont moyennes (EVA 3-6) et 10 % sont fortes (EVA 7-10).
Certains reçoivent des antalgiques, d’autre non, l’information quant au traitement en cours est difficile à obtenir et de ce fait la prescription d’antalgiques délicate. Par ailleurs l’appareil de TEP-TDM est fait de deux anneaux contigus qui constituent un tunnel trop exigu, trop enfermant pour les patients claustrophobes, 4 à 5 patients par semaine manifestent des difficultés, voire refusent de réaliser l’examen de ce fait.
L’examen TEP-TDM est souvent demandé dans le bilan d’extension de cancer, et les patients arrivent en état de transe négative, angoissés par le diagnostic récent, la perspective d’un examen inconnu et la peur du résultat à venir.
Lors de la consultation précèdent l’examen le médecin reçoit l’ensemble de ces informations négatives, il est tentant et rassurant pour lui de se réfugier dans des considérations techniques et d’éluder la rencontre, de la même façon la prescription d’antalgiques et le cocon de la salle d’interprétation le protège des douleurs des patients. Dans le service, il y a toujours eu un souci de la qualité de l’accueil, du service rendu, de l’écoute des patients, de dépasser l’aspect technique de notre spécialité.
Mais entrainé dans le flux des patients, happés et déstabilisés par leurs stress, nous ne savions pas toujours comment y répondre. Le développement de la pratique de l’hypnose dans notre établissement grâce a un praticien a été l’occasion d’une rencontre qui venait à point nous donner des outils complémentaires. La formation d’un médecin aux bases de l’hypnose médicale qui a commencé à utiliser réification pour les patients douloureux, et transe formelle pour les patients claustrophobes a fait reculer les réticences initiales. L’éveil de l’ensemble du service à l’utilisation d’un langage de confort et aux divers états de conscience ont contribué à la constitution d’une dynamique du changement.
Deux manipulateurs radio et un autre médecin se forment aux bases de l’hypnose médicale pour amplifier et pérenniser le mouvement initié. L’utilisation de l’hypnose médicale en imagerie métabolique au service des patients leur a redonné la place centrale qui est la leur, et a rendu leur humanité aux patients et aux soignants initiant une vraie rencontre, au sein d’un univers tourné vers la technique.
Objectifs de la formation:
Comprendre les problèmes qui se posent en imagerie pour les patients douloureux et claustrophobes
Mesurer le confort et la réassurance qu’apporte l’hypnose à ces patients malgré les limites qu’impose l’environnement technique
Démontrer l’intérêt de l’hypnose en imagerie, source de rencontre et d’humanité
Les examens d’imagerie métabolique sont réalisés en plusieurs temps. La durée de séjour du patient dans le service est de 2 à 3 heures, précédés et suivis d’une consultation médicale. Or une enquête réalisée (en cours) auprès de 480 patients venant dans notre service pour la réalisation d’un TEP révèle que 30 % d’entre eux ont des douleurs: 20 % sont moyennes (EVA 3-6) et 10 % sont fortes (EVA 7-10).
Certains reçoivent des antalgiques, d’autre non, l’information quant au traitement en cours est difficile à obtenir et de ce fait la prescription d’antalgiques délicate. Par ailleurs l’appareil de TEP-TDM est fait de deux anneaux contigus qui constituent un tunnel trop exigu, trop enfermant pour les patients claustrophobes, 4 à 5 patients par semaine manifestent des difficultés, voire refusent de réaliser l’examen de ce fait.
L’examen TEP-TDM est souvent demandé dans le bilan d’extension de cancer, et les patients arrivent en état de transe négative, angoissés par le diagnostic récent, la perspective d’un examen inconnu et la peur du résultat à venir.
Lors de la consultation précèdent l’examen le médecin reçoit l’ensemble de ces informations négatives, il est tentant et rassurant pour lui de se réfugier dans des considérations techniques et d’éluder la rencontre, de la même façon la prescription d’antalgiques et le cocon de la salle d’interprétation le protège des douleurs des patients. Dans le service, il y a toujours eu un souci de la qualité de l’accueil, du service rendu, de l’écoute des patients, de dépasser l’aspect technique de notre spécialité.
Mais entrainé dans le flux des patients, happés et déstabilisés par leurs stress, nous ne savions pas toujours comment y répondre. Le développement de la pratique de l’hypnose dans notre établissement grâce a un praticien a été l’occasion d’une rencontre qui venait à point nous donner des outils complémentaires. La formation d’un médecin aux bases de l’hypnose médicale qui a commencé à utiliser réification pour les patients douloureux, et transe formelle pour les patients claustrophobes a fait reculer les réticences initiales. L’éveil de l’ensemble du service à l’utilisation d’un langage de confort et aux divers états de conscience ont contribué à la constitution d’une dynamique du changement.
Deux manipulateurs radio et un autre médecin se forment aux bases de l’hypnose médicale pour amplifier et pérenniser le mouvement initié. L’utilisation de l’hypnose médicale en imagerie métabolique au service des patients leur a redonné la place centrale qui est la leur, et a rendu leur humanité aux patients et aux soignants initiant une vraie rencontre, au sein d’un univers tourné vers la technique.
Objectifs de la formation:
Comprendre les problèmes qui se posent en imagerie pour les patients douloureux et claustrophobes
Mesurer le confort et la réassurance qu’apporte l’hypnose à ces patients malgré les limites qu’impose l’environnement technique
Démontrer l’intérêt de l’hypnose en imagerie, source de rencontre et d’humanité