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Gaëlle: le poids du couple... Gagner en légèreté. Revue Hypnose & Thérapies brèves n°67



Gaëlle: le poids du couple... Gagner en légèreté. Revue Hypnose & Thérapies brèves n°67
La patiente vient échanger avec la thérapeute pour s’alléger d’un poids. La séance peut commencer... Le contexte de la consultation Gaëlle est une jeune femme de 40 ans. Elle veut perdre 20 kilos car elle veut un enfant. Le médecin consulté lui a recommandé de perdre du poids. Gaëlle précise qu’elle a toujours pris du poids lorsqu’elle a été en couple. Ce qu’elle ne comprend pas. La première expérience de couple a été avec un homme maltraitant qui avait tendance à la rabrouer. Elle pense avoir pris du poids pour faire le poids d’une part et se protéger d’autre part. Elle a trouvé les ressources pour quitter cet homme et se retrouve seule, célibataire. A chaque période où elle a été seule Gaëlle a perdu du poids sans rien faire. Ainsi vient-elle consulter sans comprendre ce qui lui fait prendre du poids. Voici une partie de notre échange...

- Sophie : « Vous dites prendre du poids lorsque vous êtes en couple et en perdre lorsque vous êtes célibataire. Qu’est-ce qui change dans ces périodes sur le plan alimentaire ?

- Gaëlle : Je ne sais pas...
- S. : D’après vous, qu’est-ce qui diffère dans votre façon de vous nourrir lorsque vous êtes en couple ?
- G. : Lorsque je suis en couple, je fais à manger. Je prépare des plats plus élaborés en sauce, par exemple. Lorsque j’étais seule, je sortais danser plusieurs fois par semaine et ne portais pas une attention particulière à la façon dont je me mangeais. Je mangeais équilibré mais pas de plats élaborés.
- S. : Que voulez-vous dire ?
- G. : Lorsque j’étais célibataire, je me préparais des choses plus simples : du riz, des légumes en salade, du jambon, du surimi, j’avais toujours des fruits : c’est pratique et simple...
- S. : Est-ce que vous mangez lorsque vous sentez la faim ?
- G. : Lorsque je suis seule, oui. En couple avec mon compagnon qui est vraiment un homme super respectueux, je mange pour être avec lui lorsqu’il rentre vers 20 h 30, être à deux, échanger, pour le plaisir de la convivialité.
- S. : Est-ce que vous avez faim lorsque vous mangez ensemble le soir ?
- G. : Non, je n’ai pas forcément faim à 20 h 30. J’ai faim plus tôt. Je rentre à 19 heures et là j’ai faim, alors je mange. Souvent ce qui est disponible, rapide : du pain et du fromage. Puis je remange avec mon compagnon pour être avec lui.
- S. : Si je comprends bien, vous dînez deux fois, est-ce exact ?
- G. : Oui, c’est vrai.
- S. : Que comprenez-vous de notre échange ?
- G. : Je mange trop.
- S. : Pensez-vous être plus conviviale si vous mangez alors que vous n’avez pas faim ou être moins conviviale si vous ne mangez pas ? En un mot, pensez-vous que votre convivialité dépende de votre façon de manger ?
- G. : Non, je suis conviviale car je suis quelqu’un de conviviale. Peu importe si je mange ou non.
- S. : Si je résume, deux possibilités s’offrent à vous le soir lorsque vous rentrez et que vous avez faim. Soit vous mangez quelque chose de léger, comme un fruit pour attendre de dîner avec votre conjoint, soit vous mangez à 19 heures et restez à table avec lui, lorsqu’il mange pour partager ce moment de convivialité.
- G. : Je peux être à table avec lui pour échanger tout en respectant mes besoins. Ce que mon conjoint comprendra très bien car il m’encourage dans la perte de poids. Nous voulons vraiment créer une famille.
- S. : Au début, être à table avec lui sans manger, ce peut être un changement et donc surprenant, la deuxième fois ça reste encore inhabituel, mais la troisième fois c’est une nouvelle habitude.
- G. : Je ne mange que si je ressens la faim de mon corps.
- S. :D’ailleurs, à quoi sentez-vous la faim de votre corps ? A quelles sensations ?

- G. : Je ne sais pas vraiment. Je mange plus par habitude que par faim vraiment. Lorsque j’étais célibataire, j’écoutais les sensations de mon corps, j’avais toujours de petites choses simples, prêtes à être mangées. Lorsque je suis en couple, il y a du pain et du fromage et c’est vers ça que je vais en priorité.
- S. : Que retenez-vous de cet échange ?
- G. : Oui, je réalise que je suis à l’écoute de mon corps lorsque je suis célibataire et pas lorsque je suis en couple. Par ailleurs, lorsque j’étais célibataire je sortais davantage danser avec mes amies. Donc j’avais plus de dépenses physiques.
- S. : En effet, vous pouvez jouer sur les entrées dans votre corps et les sorties. Avez-vous un travail de terrain ou un travail sédentaire ?
- G. : Je travaille assise toute la journée.
- S. : Vous disiez que lorsque vous étiez célibataire, vous sortiez danser régulièrement. Continuez-vous à le faire ?
- G. :Non, je ne sors plus, je ne danse plus.
- S. : Que réalisez-vous ?
- G. : Oui, oui, je sais. Mon conjoint m’incite à faire du sport. Je n’aime pas aller en salle et je ne peux pas courir avec mes 20 kilos de trop.
- S. : Que pouvez-vous faire comme activité physique ?
- G. : Je peux marcher à l’heure du déjeuner et le soir pendant que mon conjoint court.
Un peu plus tard dans l’échange...
S. : Si au lieu de résoudre le problème,

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Sophie COHEN

Psychologue, pratique l’hypnose depuis plus de vingt ans. Enseigne dans différents instituts et hôpitaux l’hypnose et les thérapies brèves. Responsable de la rubrique « Bonjour et après » et de l’iconographie dans la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». A dirigé la revue pendant six ans. Consulte en présentiel et en distanciel.

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Hypnose & Thérapies brèves n°67

N°67 : Novembre / Décembre 2022 / Janvier 2023

- Dans un très beau texte, drôle et subtil, Virginie Lagrée rend hommage à la créativité et à l’éthique des familles d’accueil thérapeutique adultes. Elle nous montre, à partir de nombreux exemples, toutes les stratégies développées par ces familles, en lien avec une fine observation des relations tissées au fil de la vie quotidienne. Connaissant bien la pratique de l’accueil familial, devant la qualité de la prise en charge de tous ces patients, pour la plupart psychotiques, on peut s’étonner du peu de services de cette nature dans la psychiatrie publique. Un joli moment d’émotion et de réflexion sur la capacité de chacun à faire confiance à son inconscient.

- Julien Betbèze : Edito : Didier Michaux, chercheur et passeur de l’hypnose

- Quel plaisir d’accueillir dans ce n°67 la réflexion de Dominique Megglé sur la manière de comprendre la psychopathologie à partir de l’hypnose. Il décrit dans les peurs névrotiques le rôle majeur de la peur de l’oubli, de la peur de la nouveauté, et le rôle de l’hypnose profonde pour les traverser. Il souligne l’importance de la ratification et de la qualité relationnelle et développe une hypnopathologie passionnante sur la compréhension de ces différents troubles psychiatriques.

- Michel Ruel nous fait part de son expérience sur le travail avec les endeuillés. Il souligne l’inventivité des hypnothérapeutes français pour retrouver un lien avec les personnes disparues, lien indispensable pour faire un travail de deuil et favoriser un nouveau départ.

- Bogdan Pavlovici nous fait découvrir une approche novatrice en pédopsychiatrie pour rentrer en contact et faire lien avec tous ces enfants réticents qui peinent à s’investir dans une dynamique de soins. A travers l’histoire de Nicolas, 9 ans, il décrit le rôle de la transe hypnotique dans l’écriture des lettres envoyées par le thérapeute, et leur effet thérapeutique en retour chez l’enfant et sa famille.

En couverture : Lisa Bellavoine : Créer le regard

Espace Douleur douceur
- Gérard Ostermann : Edito : Les arbres de l’infinie douleur.
- Dans « Douleur d’amputation », Véronique Betbèze détaille les deux séances d’hypnose qui lui ont permis de remettre en mouvement un patient amputé.
- Magali Farrugia nous explique comment l’hypnose peut compléter l’accompagnement d’une patiente en soins palliatifs et détaille les séances avec une patiente atteinte d’un cancer de l’estomac. Un chemin vers les étoiles.
- David Ogez et Maryse Aubin nous invitent à pratiquer l’autohypnose. A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de la douleur au Québec, nous apprenons comment un programme d’entraînement à l’autohypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise en charge de médication opioïde est mis en place.

. Un hommage à Didier Michaux, chercheur et passeur de l’hypnose qui vient de nous quitter. Isabelle Ignace, Yves Halfon, Jean-Marc Benhaiem, Brigitte Lutz, François Thioly, Gaston Brosseau, Sophie Cohen.

Rubriques :
- Quiproquo : Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Le deuil

Culture du monde :
- Nicolas D’Inca : Se libérer du paradoxe – Du zen à l’école de Palo Alto
. Bonjour et après : Sophie Cohen : Le poids du couple… gagner en légèreté

Les grands entretiens : Rubin Battino interviewé par Gérard Fitoussi

Crédit Photos © Lise Bellavoine


Laurent GROSS
- Hypnothérapeute à Paris 11. - Formateur en EMDR - IMO et Hypnose. - Dirige le CHTIP Collège... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le 21/08/2023 à 21:52 | Lu 871 fois modifié le 21/08/2023



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