COMME SUR UN PLATEAU
Dans moins de quatre mois : Congrès de Paris. Un moment historique arrive à grande vitesse. Déjà un très grand nombre d’inscrits, qui vont, comme dans un magnifique restaurant – on sait combien Milton Erickson appréciait cette métaphore de la vie et des choix qu’elle nous propose – avoir une bien jolie carte à regarder avant de se décider à rentrer dans telle ou telle salle de conférence, d’atelier (de pratique ou vidéo), de démonstration...
Comme une grande fête aussi,où, sur de magnifiques plateaux (autre métaphore favorite d’Erickson) s’amoncèleraient des centaines de petits fours multicolores de saveurs les plus variées…
Ça y est nous sommes jeudi 27 août dans ce beau – c’est absolument vrai, il est très beau – Palais des Congrès. Vous avez passé de belles, bien que peut-être un peu courtes vacances (mais vous prendrez un complément plus tard !) pour être là, pour « y être ».
Hier vous avez peut-être assisté à l’atelier précongrès de – là encore cela a été difficile de choisir ! – Chantal Wood, ou de Roxanna Erickson, ou … Mais c’est déjà l’ouverture avec un premier duo : Katalin Varga, brillante chef de file de l’école hongroise dans les pas d’Eva Banyai, et Claude Virot président du congrès. Irez-vous ensuite à un premier symposium de recherche, à celui sur les difficultés identitaires (avec Marie Rose Moro), ou sur l’art dans l’hypnose (avec le Pr Queneau, académicien, et l’hypnothérapeute et poétesse jordanienne Fouad Saudi), sur la parole en hypnose, unatelier avec Marilia Baker ? On voit déjà l’intensité des propos et leur niveau !
Surtout si l’on enchaîne avec une petite démonstration sur l’accouchement, ou le symposium sur l’Hôpital Hypnotique de Romans, ou celui sur la Chine…
Mais au fait on n’a pas pris le temps de déjeuner ! Vite un sandwich pour aller ensuite assister à l’intervention sur les soins palliatifs, ou « corps et imagination », ou de se rappeler que je suis dentiste et que je vais donc aller à l’atelier de Claude Parodi…
Mais déjà la plénière de fin de journée arrive avec une surprenante co-intervention des Prs Tukaev (de Moscou) et Faymonville : deux cheminements si différents vont se confronter dans la richesse des différences méthodologiques et conceptuelles !
Oh ! Mais on est déjà vendredi ! Les chauds rayons du soleil estival nous ont tirés de nos lits pour nous attirer dès 8h à des interventions de haut niveau : peut-être un symposium douleur, un atelier du Suisse Gary Bruno Schmitt sur hypnose et physique quantique, ou de la réputée Luise Redemann sur les troubles dissociatifs. Cloche ! C’est en fait l’alarme que j’ai programmée sur mon smartphone pour être dans les premiers rangs pour la plénière de Patrick Bellet et de Jeffrey Zeig : contributions de l’hypnose française et francophones qui vont s’entrecroiser avec celle d’Erickson. Je veux voir (et entendre) ça de près !Et après, vite (enfin tout est relatif, il n’y a pas besoin non plus de courir !) voir la confrontation de recherche Russie : Etats-Unis, avant d’aller faire un peu de pratique en retrouvant les anciennes approches énergétiques, quasiment fluidiques ( !) et imprégnées de taoïsme de Mikhail Ginzburg et ses exercices incroyables, pour ensuite suivre les progrès de l’hypnose en cancérologie et me rendre compte que j’ai encore oublié de manger. J’ai tout prévu dans ma sacoche car je ne veux pas rater la vidéoconférence d’Ernest Rossi et terminer en beauté la plénière sur les interactions patients-thérapeutes !
Frénésie ? Vous n’y pensez pas ! 50 ans que j’attends un congrès mondial d’hypnose à Paris, et compréhensible en Français avec une équipe de traducteurs professionnels et bénévoles qui me permet de vivre pleinement cette pratique hypnotique devenue mondiale ! Mes vacances d’été m’ont reposé, je suis à bloc en forme pour aller à la soirée festive et me réveiller en pleine forme ce samedi pour recroiser les collègues iraniens, mexicains et japonais rencontrés ces jours derniers.
Bon, allez, il faut choisir vite car je me suis quand même levé un peu au dernier moment. Alors, je lance mon dé pour décider entre deux choix cornéliens. Le dé a fait un bon choix, c’était bien sympa cet enthousiasme frais. Un peu de philo maintenant avec Cynthia Fleury, c’est incroyable qu’elle soit là et elle parle si clairement : je me sens intelligent tout d’un coup ! Bah oui j’ai raté Dan Short mais j’irai le voir dès que possible. Et Manfred Prior ? J’apprendrai l’allemand et j’irai au congrès du MEG – c’est un peu étonnant cette impres-sion de pouvoir apprendre tellement de choses nouvelles. Ce congrès de Paris : quel effet dynamisant ! Quand je vais rentrer, mes collègues risquent de penser que je suis en « virage maniaque » ! Je vais donc aller me promener quelques jours avant de reprendre…
Bon, je vais quand même justement aller au symposium sur les troubles de l’humeur…
Pour la première fois je pense à aller déjeuner dans un des délicieux restaurants qui sont à deux pas du Palais. Un peu de gastronomie conviviale avec quelques collègues russes et italiens… Du coup j’arrive un peu en retard à l’atelier… de Dan Short : ouf j’ai pu le voir, je n’aurai pas besoin d’aller aux Etats Unis. Et Dabney Ewin, il vient souvent en France donc pas grave …
Et c’est la clôture. Tout en douceur avec la Pr Xin Fang, de Pékin. Et un type dont je n’arrive jamais à me rappeler le nom.
Comme une grande fête aussi,où, sur de magnifiques plateaux (autre métaphore favorite d’Erickson) s’amoncèleraient des centaines de petits fours multicolores de saveurs les plus variées…
Ça y est nous sommes jeudi 27 août dans ce beau – c’est absolument vrai, il est très beau – Palais des Congrès. Vous avez passé de belles, bien que peut-être un peu courtes vacances (mais vous prendrez un complément plus tard !) pour être là, pour « y être ».
Hier vous avez peut-être assisté à l’atelier précongrès de – là encore cela a été difficile de choisir ! – Chantal Wood, ou de Roxanna Erickson, ou … Mais c’est déjà l’ouverture avec un premier duo : Katalin Varga, brillante chef de file de l’école hongroise dans les pas d’Eva Banyai, et Claude Virot président du congrès. Irez-vous ensuite à un premier symposium de recherche, à celui sur les difficultés identitaires (avec Marie Rose Moro), ou sur l’art dans l’hypnose (avec le Pr Queneau, académicien, et l’hypnothérapeute et poétesse jordanienne Fouad Saudi), sur la parole en hypnose, unatelier avec Marilia Baker ? On voit déjà l’intensité des propos et leur niveau !
Surtout si l’on enchaîne avec une petite démonstration sur l’accouchement, ou le symposium sur l’Hôpital Hypnotique de Romans, ou celui sur la Chine…
Mais au fait on n’a pas pris le temps de déjeuner ! Vite un sandwich pour aller ensuite assister à l’intervention sur les soins palliatifs, ou « corps et imagination », ou de se rappeler que je suis dentiste et que je vais donc aller à l’atelier de Claude Parodi…
Mais déjà la plénière de fin de journée arrive avec une surprenante co-intervention des Prs Tukaev (de Moscou) et Faymonville : deux cheminements si différents vont se confronter dans la richesse des différences méthodologiques et conceptuelles !
Oh ! Mais on est déjà vendredi ! Les chauds rayons du soleil estival nous ont tirés de nos lits pour nous attirer dès 8h à des interventions de haut niveau : peut-être un symposium douleur, un atelier du Suisse Gary Bruno Schmitt sur hypnose et physique quantique, ou de la réputée Luise Redemann sur les troubles dissociatifs. Cloche ! C’est en fait l’alarme que j’ai programmée sur mon smartphone pour être dans les premiers rangs pour la plénière de Patrick Bellet et de Jeffrey Zeig : contributions de l’hypnose française et francophones qui vont s’entrecroiser avec celle d’Erickson. Je veux voir (et entendre) ça de près !Et après, vite (enfin tout est relatif, il n’y a pas besoin non plus de courir !) voir la confrontation de recherche Russie : Etats-Unis, avant d’aller faire un peu de pratique en retrouvant les anciennes approches énergétiques, quasiment fluidiques ( !) et imprégnées de taoïsme de Mikhail Ginzburg et ses exercices incroyables, pour ensuite suivre les progrès de l’hypnose en cancérologie et me rendre compte que j’ai encore oublié de manger. J’ai tout prévu dans ma sacoche car je ne veux pas rater la vidéoconférence d’Ernest Rossi et terminer en beauté la plénière sur les interactions patients-thérapeutes !
Frénésie ? Vous n’y pensez pas ! 50 ans que j’attends un congrès mondial d’hypnose à Paris, et compréhensible en Français avec une équipe de traducteurs professionnels et bénévoles qui me permet de vivre pleinement cette pratique hypnotique devenue mondiale ! Mes vacances d’été m’ont reposé, je suis à bloc en forme pour aller à la soirée festive et me réveiller en pleine forme ce samedi pour recroiser les collègues iraniens, mexicains et japonais rencontrés ces jours derniers.
Bon, allez, il faut choisir vite car je me suis quand même levé un peu au dernier moment. Alors, je lance mon dé pour décider entre deux choix cornéliens. Le dé a fait un bon choix, c’était bien sympa cet enthousiasme frais. Un peu de philo maintenant avec Cynthia Fleury, c’est incroyable qu’elle soit là et elle parle si clairement : je me sens intelligent tout d’un coup ! Bah oui j’ai raté Dan Short mais j’irai le voir dès que possible. Et Manfred Prior ? J’apprendrai l’allemand et j’irai au congrès du MEG – c’est un peu étonnant cette impres-sion de pouvoir apprendre tellement de choses nouvelles. Ce congrès de Paris : quel effet dynamisant ! Quand je vais rentrer, mes collègues risquent de penser que je suis en « virage maniaque » ! Je vais donc aller me promener quelques jours avant de reprendre…
Bon, je vais quand même justement aller au symposium sur les troubles de l’humeur…
Pour la première fois je pense à aller déjeuner dans un des délicieux restaurants qui sont à deux pas du Palais. Un peu de gastronomie conviviale avec quelques collègues russes et italiens… Du coup j’arrive un peu en retard à l’atelier… de Dan Short : ouf j’ai pu le voir, je n’aurai pas besoin d’aller aux Etats Unis. Et Dabney Ewin, il vient souvent en France donc pas grave …
Et c’est la clôture. Tout en douceur avec la Pr Xin Fang, de Pékin. Et un type dont je n’arrive jamais à me rappeler le nom.
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Hypnose et Thérapies Brèves n°37 Edito du Dr Thierry SERVILLAT, Rédacteur en Chef
COMME SUR UN PLATEAU. Dans moins de quatre mois : Congrès de Paris. Un moment historique arrive à grande vitesse. Déjà un très grand nombre d’inscrits, qui vont, comme dans un magnifique restaurant – on sait combien Milton Erickson appréciait cette métaphore de la vie et des choix qu’elle nous propose – avoir une bien jolie carte à regarder avant de se décider à rentrer dans telle ou telle salle de conférence, d’atelier (de pratique ou vidéo), de démonstration...
Hypnose, stress et intéractions neuro-digestives
Vers de nouveaux possibles. Bruno BONAZ - Professeur à la Clinique Universitaire d’Hépato-Gastroentérologie, CHU de Grenoble. Chercheur à l’Unité Inserm U836 « Stress et Interactions Neuro-Digestives », Grenoble Institut des Neurosciences (GIN).
Dans nos contrées cartésiennes, l’arrivée des connaissances sur le système nerveux entérique a mis 20 ans. Mais maintenant, nos chercheurs sont pleinement activés pour mieux connaître le fonctionnement de ces intenses et subtils flux d’informations.
Rouvrir de l'espace après le trauma grâce aux émotions
Dans deux récits cliniques de cas de patientes traumatisées, l’une anxieuse, l’autre dépressive, l’hypnose est utilisée pour que les émotions symptomatiques puissent oeuvrer à recréer un espace pour que le mouvement vital reprenne. Peur, douleur, deuil, chagrin : n’avons-nous pas chacun nos prisons, nos enfermements, nos chaînes qui entravent le bon fonctionnement du vivant à l’intérieur de nous ? Quand nous n’allons pas bien, il n’est pas rare que les émotions s’en mêlent.
Hypnos chez les pompiers
Une étude pilote est actuellement réalisée en Alsace pour évaluer l’utilité de certains outils hypnotiques dans la pratique quotidienne des « guerriers du feu » qui, rappelons-le, combattent bien d’autres dangers ! A l’heure où les C-PAP de Boussignac et autres Lifepak encombrent à juste titre nos valises, la technicité nécessaire a peu à peu minimisé l’impact sous-estimé de nos mots et bouté au second plan l’approche comportementale de nos victimes. L’avènement de Dame Morphine et sa simplicité d’emploi ont relégué le dieu Hypnos au rôle de traîne-savate, vieux barbon inutile et dépassé qui, j’en conviens, est nettement moins séduisant que notre jouvencelle efficace et véloce.
Groupes pour patients psychotiques : des outils hypnotiques adaptés
L’hypnose est habituellement déconseillée pour traiter les patients psychotiques. Sauf lorsqu’un thérapeute expérimenté et prudent propose dans un cadre sécurisé des outils innovants.Cet article présente certains des outils utilisés dans une nouvelle technique de groupe développée à la Communauté thérapeutique de Valme (Séville, Espagne); celle-ci est rattachée au Service andalou de Santé publique, intégré dans le NHS. Nous avons commencé à utiliser cette technique il y a trois ans. Les résultats, dès les premiers groupes de patients, ont été positifs tant aux niveaux psychopathologique que social et général.
Elargir nos pratiques : Hypnose et yoga nidra
Conférencière au congrès de la Rochelle, Marie-José Dumoulin a captivé son auditoire désireux d’établir des ponts entre hypnose et yoga, et a surpris dans sa simplicité lorsqu’elle a fait une séance collective de yoga nidra. L’hypnose et le yoga nidra induisent des états modifiés de conscience comparables. Le yoga nidra fait partie du « raja yoga » : yoga mental. Le yoga nidra est une méthode de relaxation profonde amenant à l’état de méditation mise au point puis diffusée aux alentours de 1960 par Swami Satyananda à partir des yoga sutras de Patanjali et de pratiques tantriques très anciennes qu’il a adaptées au monde contemporain.
PARIS 2015 : l’interview des membres du Comité
Ce 20e congrès de l’ISH s’associe au 9e forum de la CFHTB. Quelles sont pour vous les valeurs fortes, celles qui donnent toutes raisons de participer à ces deux événements majeurs pour lesquels vous vous êtes investis dans le Comité d’organisation depuis 2009 ?Claude Virot (directeur du congrès) : Tous les professionnels de santé ayant le bonheur de pratiquer l’hypnose savent que c’est une compétence majeure pour aider nos patients. Elle crée un pont entre la médecine technique et la médecine humaniste.
Amour quand tu nous tiens. Dr Thierry Servillat
Bon nombre de patients, individuels ou a fortiori en couple, nous parlent d’amour. Oui, mais comment définir celui-ci ? Y’en aurait-il différentes formes ? Si oui, lesquelles ? Etudier celles-ci est la tâche que s’est assignée Ruwen Ogien, philosophe, directeur de recherche au CNRS, et membre du Centre de Recherche Sens, Ethique, Société (CERSES Paris Descartes). Son ton est mi-naïf, mi-provocatif, ce qu’illustre bien l’image de couverture montrant un lapin et une ours qui semblent en peluche, et qui sont manifestement dans une posture propice à ce que nous appellerons un « gros câlin ».
« Qu’est-ce qui vous amène ? ». Dr Stefano COLOMBO Quiprocquo, Malentendu et Incommunicabilité 37
Qu’est-ce qui vous amène à lire ce pamphlet ou, soyons sérieux, cet article ? La rédaction pourrait bien lancer une enquête afin de connaître l’opinion des lecteurs. Risqué ! Et s’il n’y avait aucun lecteur ? Cela serait chose extraordinaire pour le soussigné. Le Quiproquo n’étant lu par personne, il pourrait contenir un nombre de mots choisis au hasard dans un texte rébarbatif tel un dictionnaire ou le bottin, éventuellement, en faisant un effort, dans un texte complexe d’histoire ou de philosophie.
Erickson... comme dans mes petits souliers
Depuis plusieurs jours, je voulais écrire un compte rendu sur le symposium d’ouverture de l’Institut Milton H. Erickson d’Ile de France de Christine Guilloux qui s’est tenu le 5 décembre dernier. Et je me suis réveillée ce matin de Noël, avec la surprise d’avoir eu du courrier…dans mes petits souliers ! Une lettre de Milton Erickson ! Ah, la magie de Noël ! « Chère Marion, Tu étais là, à observer, écouter…et moi aussi. Je t’envoie ce message pour que tu le distribues aux autres. Je ne sais pas si vous aviez senti ma présence dans cette salle ce jour-là. Pourtant, j’étais là à observer et écouter…