CONTEXTE
Sophie est une patiente que je suis depuis plus d’un an. Son histoire de vie est ponctuée de relations insécurisantes : de ses premiers liens à sa mère puis dans deux relations de couple. La première relation avec un homme plus âgé lui a permis de quitter le domicile familial à l’âge de 18 ans. Elle aura quatre en- fants avec cet homme. Sa dernière relation dont elle aura initié la séparation au cours de sa psychothérapie ne lui aura pas non plus laissé de place suffisante en tant que sujet propre et désirant. La psychothérapie initiée ensemble a donc pour objectif de développer ce processus de subjectivation. Lors de notre dernière séance, Sophie verba- lise une fois de plus sa sensation de se sentir débordée, mais à la différence que cette fois- ci elle s’est autorisée à lancer les démarches pour bénéficier d’une VAE (validation des acquis d’expérience professionnelle).
Dans son quotidien professionnel et personnel, elle repère le même mécanisme persistant : se donner beaucoup de tâches à faire pour ne pas penser, cela s’étant majoré depuis qu’elle vit seule, depuis sa séparation. Sophie évoque spontanément son désir de trouver une solution à son problème de sommeil. Ce n’est pas le temps nécessaire à son endormisse- ment qui lui pose problème mais la qualité de celui-ci. « Je ne peux pas m’endormir sans bruit et cela abîme mon sommeil car cela me réveille un peu plus tard dans la nuit. » Elle se questionne sur l’origine de son comporte- ment qui a toujours été là, même lorsqu’elle était en couple. Elle veut creuser le sujet. Cela ne semble pas s’expliquer par un sentiment de solitude difficilement tolérable. Par l’interro- gatoire elle perçoit que s’endormir avec une voix permet de court-circuiter ses pensées. Mais lesquelles ? Il ne s’agit pas des restes diurnes mais « des pensées qui sont angoissantes passées ou présentes », celles qu’elle ne peut pas régler de son histoire.
Son désir de creuser les choses m’a alors donné l’idée de creuser un trou dans lequel elle pourrait mettre un coffre-fort qui contiendrait tout ce qui l’empêche de s’endormir dans le calme et le silence. Je lui propose l’idée, elle accepte mais non sans témoigner de son angoisse à devoir laisser venir ces choses pour les mettre dans la boîte et donc le risque de se retrouver face à elles. Venant de quitter une journée de perfectionnement où nous avons approfondi l’induction d’Elman, je trouve alors tout à fait pertinent de lui proposer. L’approfondissement de la trace et la confusion sont nécessaires pour la laisser faire ce qu’elle a à faire dans les conditions les plus sécurisantes possibles. Cet exercice du coffre- fort présente « trois sécurités » : le coffre-fort fermé à clé et enterré dans un lieu, l’enterre- ment de la clé dans un autre lieu, et la volonté de la patiente comme deuxième clé.
PROTOCOLE
-Thérapeute (pré-talk) : « Tout à l’heure, mais pas tout de suite, vous irez dans le lieu de votre choix, que vous connaissez ou bien un lieu imaginaire. Vous y verrez la boîte dans laquelle vous viendrez déposer toutes les pensées... émotions... souvenirs... symboles... mots... ou tout autre chose qui vous empêche de vous endormir sereinement. Vous verrez aussi tous les outils qui vous sont nécessaires pour creuser, que ce soit une pelle, une pioche ou bien un bulldozer, ou autre. Vous vous en approcherez, vous mettrez dans la boîte tout ce que vous avez à y mettre, sans chercher à les élaborer, sans vous attarder dessus, sans cher- cher une logique entre elles... Tout à l’heure je viendrai soulever votre bras comme ceci (je lui montre) pour vérifier son tonus. Est-ce que vous m’autorisez à vous toucher ?
- Sophie : Oui.
- Th. : Vous préférez rentrer en hypnose les yeux ouverts ou les yeux fermés ?
- Sophie : Yeux fermés.
- Th. : OK, très bien. Allez-y... Pendant que les paupières sont fermées, pendant quelques instants, une part de vous prend le temps d’observer les bruits autour vous... propres à cette pièce... ou bien extérieurs à cette pièce... Voilà... Et puis sur une grande inspiration, vous ressentez la façon dont votre corps est positionné dans ce fauteuil... confortablement, profondément bien installé. Imaginez que sur les paupières, il y a quelque chose qui va les alourdir de plus en plus... une chose de votre choix... je ne sais pas... un fil de pêche... de la colle... des volets roulants... ou tout autre chose selon votre choix. C’est vous qui déci- dez... Vous pouvez essayer d’ouvrir les yeux... et vous constaterez que cela est difficile de les ouvrir... oh, oui... comme ceci... et ce sera de plus en plus difficile de les ouvrir. Allez-y, re- fermez les yeux... ressentez cette lourdeur sur les paupières jusqu’à ce que cela devienne tota- lement impossible de les ouvrir. (Elle n’y arrive plus.) Parfait, très bien...
-Th. : ...Et puis vous ressentez que votre bras, de l’épaule jusqu’au bout des doigts, devient totalement mou... complètement mou... et lourd... vous savez, un peu comme s’il s’agissait d’un pull en laine trempé dans de l’eau chaude et qu’on essaye de soulever. (Je m’approche et soulève son bras qui retombe lourdement.) Parfait...
- Th. : ...Maintenant vous allez partir de 100 et décomptez de 3 en 3... progressivement et jusqu’à ce que cela devienne de plus en difficile... confus... et qu’il soit devenu impossible de continuer... 100... 97... 92... 89... Très bien, essayez de continuer... cela devient de plus en plus confus... impossible...
- Th. : ...Derrière les paupières fermées... vous voyez un lieu... celui que vous avez choisi... réel ou imaginaire... seule vous connaissez où se trouve ce lieu... uniquement vous... et c’est très bien ainsi... Lorsque vous y êtes, vous me faites un signe (importance du signaling à chaque étape)... OK, parfait. Vous observez la boîte, celle dans laquelle... d’ici quelques instants vous viendrez placer toutes les choses qui s’imposent à vous et auxquelles vous ne sou- haitez pas penser... surtout lorsque vous êtes sur le point de vous endormir...
1ÈRE SÉCURITÉ : LA BOÎTE FERMÉE À CLÉ ET ENTERRÉE
(La patiente pleure…
Pour lire la suite...
Sophie est une patiente que je suis depuis plus d’un an. Son histoire de vie est ponctuée de relations insécurisantes : de ses premiers liens à sa mère puis dans deux relations de couple. La première relation avec un homme plus âgé lui a permis de quitter le domicile familial à l’âge de 18 ans. Elle aura quatre en- fants avec cet homme. Sa dernière relation dont elle aura initié la séparation au cours de sa psychothérapie ne lui aura pas non plus laissé de place suffisante en tant que sujet propre et désirant. La psychothérapie initiée ensemble a donc pour objectif de développer ce processus de subjectivation. Lors de notre dernière séance, Sophie verba- lise une fois de plus sa sensation de se sentir débordée, mais à la différence que cette fois- ci elle s’est autorisée à lancer les démarches pour bénéficier d’une VAE (validation des acquis d’expérience professionnelle).
Dans son quotidien professionnel et personnel, elle repère le même mécanisme persistant : se donner beaucoup de tâches à faire pour ne pas penser, cela s’étant majoré depuis qu’elle vit seule, depuis sa séparation. Sophie évoque spontanément son désir de trouver une solution à son problème de sommeil. Ce n’est pas le temps nécessaire à son endormisse- ment qui lui pose problème mais la qualité de celui-ci. « Je ne peux pas m’endormir sans bruit et cela abîme mon sommeil car cela me réveille un peu plus tard dans la nuit. » Elle se questionne sur l’origine de son comporte- ment qui a toujours été là, même lorsqu’elle était en couple. Elle veut creuser le sujet. Cela ne semble pas s’expliquer par un sentiment de solitude difficilement tolérable. Par l’interro- gatoire elle perçoit que s’endormir avec une voix permet de court-circuiter ses pensées. Mais lesquelles ? Il ne s’agit pas des restes diurnes mais « des pensées qui sont angoissantes passées ou présentes », celles qu’elle ne peut pas régler de son histoire.
Son désir de creuser les choses m’a alors donné l’idée de creuser un trou dans lequel elle pourrait mettre un coffre-fort qui contiendrait tout ce qui l’empêche de s’endormir dans le calme et le silence. Je lui propose l’idée, elle accepte mais non sans témoigner de son angoisse à devoir laisser venir ces choses pour les mettre dans la boîte et donc le risque de se retrouver face à elles. Venant de quitter une journée de perfectionnement où nous avons approfondi l’induction d’Elman, je trouve alors tout à fait pertinent de lui proposer. L’approfondissement de la trace et la confusion sont nécessaires pour la laisser faire ce qu’elle a à faire dans les conditions les plus sécurisantes possibles. Cet exercice du coffre- fort présente « trois sécurités » : le coffre-fort fermé à clé et enterré dans un lieu, l’enterre- ment de la clé dans un autre lieu, et la volonté de la patiente comme deuxième clé.
PROTOCOLE
-Thérapeute (pré-talk) : « Tout à l’heure, mais pas tout de suite, vous irez dans le lieu de votre choix, que vous connaissez ou bien un lieu imaginaire. Vous y verrez la boîte dans laquelle vous viendrez déposer toutes les pensées... émotions... souvenirs... symboles... mots... ou tout autre chose qui vous empêche de vous endormir sereinement. Vous verrez aussi tous les outils qui vous sont nécessaires pour creuser, que ce soit une pelle, une pioche ou bien un bulldozer, ou autre. Vous vous en approcherez, vous mettrez dans la boîte tout ce que vous avez à y mettre, sans chercher à les élaborer, sans vous attarder dessus, sans cher- cher une logique entre elles... Tout à l’heure je viendrai soulever votre bras comme ceci (je lui montre) pour vérifier son tonus. Est-ce que vous m’autorisez à vous toucher ?
- Sophie : Oui.
- Th. : Vous préférez rentrer en hypnose les yeux ouverts ou les yeux fermés ?
- Sophie : Yeux fermés.
- Th. : OK, très bien. Allez-y... Pendant que les paupières sont fermées, pendant quelques instants, une part de vous prend le temps d’observer les bruits autour vous... propres à cette pièce... ou bien extérieurs à cette pièce... Voilà... Et puis sur une grande inspiration, vous ressentez la façon dont votre corps est positionné dans ce fauteuil... confortablement, profondément bien installé. Imaginez que sur les paupières, il y a quelque chose qui va les alourdir de plus en plus... une chose de votre choix... je ne sais pas... un fil de pêche... de la colle... des volets roulants... ou tout autre chose selon votre choix. C’est vous qui déci- dez... Vous pouvez essayer d’ouvrir les yeux... et vous constaterez que cela est difficile de les ouvrir... oh, oui... comme ceci... et ce sera de plus en plus difficile de les ouvrir. Allez-y, re- fermez les yeux... ressentez cette lourdeur sur les paupières jusqu’à ce que cela devienne tota- lement impossible de les ouvrir. (Elle n’y arrive plus.) Parfait, très bien...
-Th. : ...Et puis vous ressentez que votre bras, de l’épaule jusqu’au bout des doigts, devient totalement mou... complètement mou... et lourd... vous savez, un peu comme s’il s’agissait d’un pull en laine trempé dans de l’eau chaude et qu’on essaye de soulever. (Je m’approche et soulève son bras qui retombe lourdement.) Parfait...
- Th. : ...Maintenant vous allez partir de 100 et décomptez de 3 en 3... progressivement et jusqu’à ce que cela devienne de plus en difficile... confus... et qu’il soit devenu impossible de continuer... 100... 97... 92... 89... Très bien, essayez de continuer... cela devient de plus en plus confus... impossible...
- Th. : ...Derrière les paupières fermées... vous voyez un lieu... celui que vous avez choisi... réel ou imaginaire... seule vous connaissez où se trouve ce lieu... uniquement vous... et c’est très bien ainsi... Lorsque vous y êtes, vous me faites un signe (importance du signaling à chaque étape)... OK, parfait. Vous observez la boîte, celle dans laquelle... d’ici quelques instants vous viendrez placer toutes les choses qui s’imposent à vous et auxquelles vous ne sou- haitez pas penser... surtout lorsque vous êtes sur le point de vous endormir...
1ÈRE SÉCURITÉ : LA BOÎTE FERMÉE À CLÉ ET ENTERRÉE
(La patiente pleure…
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Delphine Le Gris
Psychologue clinicienne diplômée en 2013 d’un master Psychologie clinique et pathologique. Formation à l’hypnose et aux thérapies brèves au sein de l’IMHEN de Normandie en 2021-2022. Exerce en libéral depuis 2020.
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N°75 : Nov. / Déc. 2024 / Janv. 2025
Les interactions pour favoriser un changement
Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°75 :
Si l’hypnose ericksonienne est une hypnose relationnelle, cela implique que le lieu d’habitation du corps soit la relation. Ainsi, lorsque la relation est vivante, le sujet vit une expérience corporelle où spontanément il accueille ses ressentis sensoriels, est en capacité de prendre des initiatives. En ce sens, le travail sur les interactions est primordial pour favoriser un changement.
. Guillaume Delannoy, dans un article très pédagogique, nous montre à partir de quatre situations cliniques – douleur psychosomatique, jalousie entre sœurs, obésité morbide, angoisse de mort et tics nerveux – comment la modification des interactions permet l’activation des processus de réassociation. L’auteur, avec la participation de Vania Torres-Lacaze, souligne l’importance du travail de co-thérapie pour rendre possible le changement.
. Delphine Le Gris nous raconte l’histoire de Sophie dont la vie est parcourue de relations insécures et qui cherche une solution à son problème d’insomnie. Elle nous décrit une séance d’hypnose avec un coffre-fort fermé à clé qui va lui permettre d’y enfermer ses ruminations et de retrouver un sentiment de protection.
. L’importance de l’humour est au centre du texte de Solen Chezalviel, dont la créativité ouvre une petite lumière dans un monde empli de noirceur.
. David Vergriete, avec sa grande expérience de prise en charge des addictions, évoque, à travers le cas de Guillaume souffrant d’alcoolisme chronique, l’importance de la qualité relationnelle et la nécessité d’interroger la question du sens et de la trajectoire existentielle.
Dans l’espace ''Douleur Douceur'', Fabrice Lakdja et Gérard Ostermann nous parlent de la remédiation antalgique. Le retraitement de la douleur vise à réattribuer la douleur à des voies cérébrales réversibles et non dangereuses et à considérer la douleur comme une fausse alarme et non comme la signature de lésions tissulaires.
. Maryne Durieupeyroux nous emmène à la rencontre de Pablo, jeune homme pris en charge en soins palliatifs pour des métastases multiples. Elle utilise le ''gant magique'' et évalue les réactions du patient au fur et à mesure de son travail.
. Charles Joussellin et Gérard Ostermann : Accueillir, écouter et favoriser un effort de narration doivent être au centre de nos prises en charge. La question du sens, de l’anthropologie, sont indispensables à nos métiers de thérapeutes.
. A partir d’un atelier avec Roxanna Erickson-Klein, Evelyne Josse montre l’importance des métaphores pour focaliser l’attention du patient et remettre la vie des sujets en mouvement. Roxanna utilise la métaphore de l’embarquement à bord d’un train pendant qu’Evelyne se laisse bercer par les mots et, dans cet état de transe, développe sa créativité. Les métaphores nous incitent ainsi à reconsidérer, réélaborer et réévaluer nos expériences en ouvrant de nouvelles possibilités pour redevenir auteurs de nos vies.
. Jean-Marc Benhaiem nous décrit la manière dont il comprend la logique de l’intervention en hypnose. Il nous parle des trois modes d’être : mental, sensoriel et confusionnel. Le déséquilibre entre ces modes s’installe au sein des relations dysfonctionnelles, lorsque le sujet, pour se défendre, privilégie un mode au détriment des deux autres. A travers plusieurs situations cliniques, il fait le lien entre l’excès du mental et le contrôle excessif. Pour le thérapeute, il s’agit d’aider le patient à passer de la rigidité à la fluidité, en retrouvant un corps présent.
Les rubriques :
. Sophie Cohen : Christelle et la trichotillomanie en question
. Adrian Chaboche : La présence
. Stefano Colombo et Muhuc : Voyage
. Psychotrauma, PTR, EMDR
. Sylvie Le Pelletier-Beaufond : Le souffle de la guérison au Népal
Les interactions pour favoriser un changement
Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°75 :
Si l’hypnose ericksonienne est une hypnose relationnelle, cela implique que le lieu d’habitation du corps soit la relation. Ainsi, lorsque la relation est vivante, le sujet vit une expérience corporelle où spontanément il accueille ses ressentis sensoriels, est en capacité de prendre des initiatives. En ce sens, le travail sur les interactions est primordial pour favoriser un changement.
. Guillaume Delannoy, dans un article très pédagogique, nous montre à partir de quatre situations cliniques – douleur psychosomatique, jalousie entre sœurs, obésité morbide, angoisse de mort et tics nerveux – comment la modification des interactions permet l’activation des processus de réassociation. L’auteur, avec la participation de Vania Torres-Lacaze, souligne l’importance du travail de co-thérapie pour rendre possible le changement.
. Delphine Le Gris nous raconte l’histoire de Sophie dont la vie est parcourue de relations insécures et qui cherche une solution à son problème d’insomnie. Elle nous décrit une séance d’hypnose avec un coffre-fort fermé à clé qui va lui permettre d’y enfermer ses ruminations et de retrouver un sentiment de protection.
. L’importance de l’humour est au centre du texte de Solen Chezalviel, dont la créativité ouvre une petite lumière dans un monde empli de noirceur.
. David Vergriete, avec sa grande expérience de prise en charge des addictions, évoque, à travers le cas de Guillaume souffrant d’alcoolisme chronique, l’importance de la qualité relationnelle et la nécessité d’interroger la question du sens et de la trajectoire existentielle.
Dans l’espace ''Douleur Douceur'', Fabrice Lakdja et Gérard Ostermann nous parlent de la remédiation antalgique. Le retraitement de la douleur vise à réattribuer la douleur à des voies cérébrales réversibles et non dangereuses et à considérer la douleur comme une fausse alarme et non comme la signature de lésions tissulaires.
. Maryne Durieupeyroux nous emmène à la rencontre de Pablo, jeune homme pris en charge en soins palliatifs pour des métastases multiples. Elle utilise le ''gant magique'' et évalue les réactions du patient au fur et à mesure de son travail.
. Charles Joussellin et Gérard Ostermann : Accueillir, écouter et favoriser un effort de narration doivent être au centre de nos prises en charge. La question du sens, de l’anthropologie, sont indispensables à nos métiers de thérapeutes.
. A partir d’un atelier avec Roxanna Erickson-Klein, Evelyne Josse montre l’importance des métaphores pour focaliser l’attention du patient et remettre la vie des sujets en mouvement. Roxanna utilise la métaphore de l’embarquement à bord d’un train pendant qu’Evelyne se laisse bercer par les mots et, dans cet état de transe, développe sa créativité. Les métaphores nous incitent ainsi à reconsidérer, réélaborer et réévaluer nos expériences en ouvrant de nouvelles possibilités pour redevenir auteurs de nos vies.
. Jean-Marc Benhaiem nous décrit la manière dont il comprend la logique de l’intervention en hypnose. Il nous parle des trois modes d’être : mental, sensoriel et confusionnel. Le déséquilibre entre ces modes s’installe au sein des relations dysfonctionnelles, lorsque le sujet, pour se défendre, privilégie un mode au détriment des deux autres. A travers plusieurs situations cliniques, il fait le lien entre l’excès du mental et le contrôle excessif. Pour le thérapeute, il s’agit d’aider le patient à passer de la rigidité à la fluidité, en retrouvant un corps présent.
Les rubriques :
. Sophie Cohen : Christelle et la trichotillomanie en question
. Adrian Chaboche : La présence
. Stefano Colombo et Muhuc : Voyage
. Psychotrauma, PTR, EMDR
. Sylvie Le Pelletier-Beaufond : Le souffle de la guérison au Népal