Edito du Dr Thierry Servillat. Historique! Revue Hypnose & Thérapies Brèves



Le congrès de Paris a été historique, c’est évident ! Déjà pour les praticiens français bien sûr, qui ont pu de nouveau vivre la joie de voir chez eux, quelques jours après un rapport INSERM favorable1 à leurs pratiques susciter une affluence record (c’est la première fois qu’un congrès d’hypnose mobilise plus de 2500 participants) et un retentissement médiatique considérable (et dans la très grande majorité des cas favorable lui aussi). Cela a été pour moi une immense joie de participer à l’organisation de cette réussite, au sein du comité emmené par les présidents Dr Claude Virot (ISH) et Dr Patrick Bellet (CFHTB).

Il en est de même pour les participants belges, dont la nation d’une certaine manière co-organisait ce congrès du fait de la présence active dans le comité de leur plus illustre représentante, le Pr Maryliese Faymonville.
Quant aux non francophones, ils semblent, après avoir vécu (en tous cas les conférenciers) la magie de la soirée d’accueil sur la magnifique péniche le Diamant Bleu et contemplé la superbe beauté du coeur de Paris chanté par tant de poètes, avoir activement participé à cette ambiance intense, quasi électrique qui a caractérisé le congrès de Paris.

Electrique ? Nous pourrions même dire magnétique ! La présence du baquet de Mesmer dès la session d’ouverture auraitelle générée une telle ambiance ? Retour du fameux fluide ou effet de suggestion ? Phénomène énergétique ? Quantique… ? Les hypothèses théoriques vont bon train !

La revue HYPNOSE & Thérapies brèves, partenaire de l’évènement, savoure aussi, évidemment, ce succès lors duquel bon nombre d’entre vous, lecteurs abonnés, êtes venus au stand pour témoigner chaleureusement votre soutien, manifester votre gratitude et vos encouragement à continuer cette aventure éditoriale, dire votre plaisir de lire au moins certaines, voire toutes les pages de nos numéros. Notre revue qui, comme l’hypnose, se développe et s’apprête à bientôt fêter ses 10 ans !

Ce numéro a été une vraie course contre la montre menée par les membres de l’équipe de la revue. Je souhaite en particulier remercier Alessandra Scarpa, graphiste et maquettiste que j’ai fait travailler dans la pression en lui promettant que je ne recommencerai pas avant 50 ans, c’est-à-dire la date probable d’un nouveau congrès mondial en France. Les contributeurs aussi ont fait (très) vite pour écrire, corriger, parfois enrichir leur texte et les communiquer dans les délais impartis. Et cela malgré la fatigue d’un après-congrès et concomitamment à leurs autres nombreuses occupations !
 
Ce numéro 39 est donc composé essentiellement de textes issus du congrès. Les sujets en sont variés, comme à notre habitude. La qualité générale est, vous le re-marquerez, relevée, comme l’a été le niveau du congrès de Paris. Oui, la tendance est à l’approfondissement avec l’essor de l’hypnose en France et dans le monde, et nous souhaitons suivre cette évolution qualitative dans notre revue. A cette fin, nous avons souhaité solliciter le Pr Antoine Bioy afin qu’il intègre notre comité de lecture et il nous a fait la joie d’accepter. Qu’il en soit vivement remercié !

Dans ce numéro 39 – eh oui, nous fêterons le 40ème avec la nouvelle année 2016 : que de célébrations en perspective ! – vous ne trouverez pas encore de compte rendu de Paris 2015. Que les personnes qui n’ont pu assister et qui seraient impatientes de pouvoir se rendre compte de ce qui s’y est passé nous pardonnent l’attente que nous leur infligeons. Nous avons souhaité prendre du recul afin d’avoir un regard suffisamment mûri, pour pouvoir refléter au mieux la richesse de ce qui s’y est passé. Et les changements aussi qui semblent s’annoncer, par des questions nouvelles qui commencent à affleurer : pratiques, théoriques, peut-être aussi organisationnelles, voire institutionnelles… Mais promis, tout ceci n’est que repoussé au numéro 40 !

En attendant je vous invite à découvrir de nouveaux auteurs, très jeunes (Dina Roberts, Idrissa Ndiaye, Morgan Godard) ou encore insuffisamment connus : Pascale Haag, Constance Flamand Roze au merveilleux patronyme, intervenant dans la foulée du vigoureux représentant de la créativité rennaise Bruno Dubos. Milton Erickson conseillait aussi de s’intéresser à l’anthropologie, aussi Myriam Ciri prolongera l’ambiance mondiale de Paris en nous emmenant étudier les anciennes formes de transes thérapeutiques rituelles pour mieux les relier à notre modernité. Bon voyage donc à vous, lecteurs de plus en plus nombreux d’HYPNOSE & Thérapies brèves, au fil des pages qui vous attendent…
Oh ! Mais avant que vous y alliez j’oubliais : bonne préparation à nos amis québécois du futur congrès mondial de Montréal !
Et aussi : tout notre soutien à Régis Dumas et à ses amis d’Hypnose Auvergne qui vont organiser le prochain forum de la CFHTB en 2017 !  Note 1. Cf. la rubrique Recherche d’Antoine Bioy dans notre dernier no 38. 
 

Pour lire la Revue en version papier, cliquez sur l'image...


Les âges clandestins. Un réservoir de ressources. Dr Bruno Dubos

L’utilisation de la notion d’« âge clandestin » est devenue, en tout cas en France, un grand « classique » de l’hypnothérapie. Il était donc nécessaire qu’un de ses praticiens expérimentés en précise la pratique. Vive l’hypno-systémique ! J’ai rencontré les âges clandestins il y a quelques années, de façon fortuite, à la plage, assis sur le sable.

La consultation hypnotique. Hypnose en médecine générale Par les Drs Morgan GODARD et Idrissa NDIAYE

Deux jeunes médecins généralistes récapitulent, sous la forme d’un monologue adressé à un patient, la place que l’hypnose a prise dans leur pratique quotidienne. Tiens, Michel, je vois ton nom sur le planning. Nous avons rendez-vous tout à l’heure. Je suis ton médecin depuis plusieurs années. On se fait confiance... J’ai une faveur à te demander : j’aimerais que tu m’aides à parler de quelque chose qui a germé dans ma tête depuis quelque temps.

Accroître la résilience. Dialogue entre hypnose et psychologie positive. Pascale Haag 

Le monde de l’hypnose commence depuis quelques années à s’intéresser à la psychologie positive. Lors d’une intervention remarquée lors du congrès de Paris, Pascal Haag a montré comment, pourtant, ces deux approches peuvent se fertiliser mutuellement. Comparée à l’hypnose, dont on peut faire remonter l’histoire au XVIIIe siècle en Europe, la psychologie positive, née deux siècles plus tard de l’autre côté de l’océan Atlantique, est encore presque une enfant.
 
 

L’hypnose et les tics. Un nouvelle proposition d’approche. Constance Flamand-Roze 

Pathologies socialement très handicapantes, les tics laissent bon nombre de praticiens très démunis. Comme dans beaucoup de ces troubles dits « fonctionnels », l’hypnose pourrait-elle, au moins, apporter un complément thérapeutique précieux ? L’histoire d’Alexis. Alexis a 12 ans ; il a de bonnes notes au collège, et c’est un jeune garçon plutôt inhibé. Il est apprécié des professeurs pour son calme et sa discipline. 
 
 

L’hypnose au Maroc. Rituels anciens et pratique moderne 

Par Myriam NCIRI, article écrit avec le concours d'S.Housbane, M.Bennani Othmani et Z.Serhier, du Laboratoire d’informatique médicale, Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca (Maroc). Le Congrès de Paris a été l’occasion d’échanges interculturels intenses, et de travaux pour les susciter. La présentation de Myriam Nciri et de son équipe a été parmi les contributions les plus remarquées. Dans le cadre du 20ème congrès international d’hypnose sur le thème « Hypnose, Racines et Futur de la conscience », nous nous sommes interrogés sur la place de l’hypnose dans la pratique médicale marocaine.
 
 

Pourquoi la musique ? Dr Thierry Servillat 

Après avoir abordé des sujets aussi différents que Socrate et la corrida, Francis Wolff, professeur de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure - la fameuse Normale Sup - publie un livre sur un sujet qui lui tient très à coeur et qu’il étudie depuis des années : la musique. En posant une question qui peut paraître incongrue : pourquoi la musique ? Comme il se trouve que le monde de l’hypnose thérapeutique s’intéresse de plus en plus, après avoir privilégié l’intérêt pour le visuel, au sonore, à l’auditif, à la musique donc, ainsi qu’à la danse bien sûr, il paraît opportun de s’intéresser à cette somme de plus de 400 pages, denses mais claires, et surtout magistrales dans le bon sens du terme.
 
 

« Corrigez-moi si je me trompe ! » Quiproquo , malentendu et incommunicbilité. Dr Stefano Colombo 

L’autre jour, j’allais en ville pour m’acheter… rien du tout. Je vagabondais dans les rues commerçantes. Mieux dit, dans les rues où il y a des commerces. Avez-vous déjà vu une rue qui commerce ?« Alors ? Tu l’achètes cette poubelle ou quoi ? Allez, je te fais un prix, qu’estce que tu proposes ? » Et le piéton, courbé en avant, les yeux rivés sur la bouche d’égout qui vient de lui parler, de répondre : « Mais je ne veux pas de poubelle, laisse-moi tranquille. 
 
 

Une nouvelle définition internationale de l’hypnose ? Antoine Bioy

L’hypnose est en plein développement dans les pays hispaniques, avec d’intéressantes études portant, notamment pour l’Espagne, sur le travail de la suggestion, mais aussi autour des représentations de l’hypnose et ses incidences dans le domaine de la pratique clinique (Capafons et al, 2015). Plus habituelles, des recherches sur les effets de la méthode existent, comme celle, mexicaine, sur l’évaluation des effets de l’hypnothérapie sur la qualité de sommeil des patientes atteintes d’un cancer du sein. 
 
 

Phénoménologie en soins palliatifs. Dr Guillaume Belouriez

Dans le monde du soin, l’hypnose a regagné sa légitimité par son efficience et son utilisation comme « technique ». Il semble néanmoins nécessaire de replacer ce que l’on appelle « hypnose » comme une approche naturelle, physiologique, relationnelle, et même existentielle. L’hypnose et les soins palliatifs partagent un objectif commun: l’accompagnement. Rejoindre la personne là où elle se trouve pour l’accompagner dans la direction qu’elle souhaite.
 
 

Invitation aux échanges. Dr Dina Roberts

En sortant du Congrès Mondial d’Hypnose, je me réjouis de savoir que nous sommes si nombreux à avoir envie d’échanger sur notre pratique de l’hypnose. Si nous pouvons considérablement apprendre au sein de la communauté des praticiens de l’hypnose, il me semble toutefois intéressant de continuer à nourrir notre pratique par des échanges interdisciplinaires. Dans le cadre de ma thèse de médecine sur l’hypnose thérapeutique en psychiatrie, je me suis interrogée sur les particularités de l’hypnose médicale. 
 
 

Comme tous les 2 ans, le Congrès Hypnose & Douleur, organisé par Emergences Rennes, ouvrira ses portes du 5 au 7 Mai 2016 à St Malo. 

L'occasion d'y retrouver bon nombre de professionnels de l'hypnose du monde entier...
 
 





- Hypnothérapeute à Paris 11. - Formateur en EMDR - IMO et Hypnose. - Dirige le CHTIP Collège… En savoir plus sur cet auteur


Rédigé le 02/08/2017 à 00:04 | Lu 782 fois modifié le 23/07/2018


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